Selon l'enquête Ifop - JNA d'octobre 2016, on estime qu'environ 6 millions de Français en poste de travail perdraient environ 30 minutes par jour de temps de travail à cause du bruit et des nuisances sonores subies sur leur lieu de travail.
En effet, selon cette enquête réalisée auprès d'un panel de 1 000 actifs en poste de travail, 1 Français sur 5 déclare perdre 30 minutes par jour de temps de travail dont 29% des moins de 35 ans et 32% des cadres et professions intellectuelles supérieures.
Plus généralement, si 42% reconnaissent perdre du temps à cause du bruit et des nuisances sonores sur leur lieu de travail, cette proportion s'élève à 50% chez les moins de 35 ans et à 55% chez les cadres et professions intellectuelles supérieures.
Le fait d'être exposé au bruit n'a pas automatiquement pour conséquence de perdre plus de temps : si 88% des ouvriers sont exposés au bruit (contre 79% au global), seuls 27% d'entre-deux estiment perdre du temps (contre 42% au global). Cette catégorie de travailleurs est plus particulièrement habituée aux expositions sonores et considèrent qu'elles font partie de leur métier. Ces salariés portent également des protecteurs individuels contre le bruit pendant leurs heures de travail.
Sur la seule base de ces informations, il est possible d'évaluer la perte de productivité en se basant sur les coûts horaires de l'Insee. Le coût global s'élèverait donc à 23 milliards de perte de productivité en raison des impacts du bruit et des expositions sonores. Ce coût n'intègre pas ceux liés aux impacts santé dans l'entreprise.
Ces différents éléments militent en faveur d'un investissement volontariste des impacts du bruit sur l'équilibre économique des entreprises. Il interroge également sur l'obligation des employeurs de tout mettre en œuvre pour éviter toute souffrance physique et psychologique aux personnes qu'ils emploient. L'investissement du bruit comme facteur pathogène nous offre une grande marge de manœuvre pour améliorer santé et productivité au travers d'une démarche RSE gagnante.